Tout commence en fait le vendredi, quand des types très orientés extrême-droite ont posté des topic sur leur forum (que vous connaissez bien mais que je ne nommerai pas) pour organiser un "raid", comme ils ont pu faire il y a quelques mois contre des féministes sur Twitter. "Raid" contre le collectif Mwasi pour faire annuler leur festival afroféministe NYANSAPO.
Nous apprenons qu'une team antiraciste-de-gauche-pas-raciste, est en plein G20 pour lancer un twitter raid contre notre festival pic.twitter.com/JlrY5W0o9t— Mwasi-Collectif (@MwasiCollectif) 26 mai 2017
Et le tout avec l'aide de journaliste pic.twitter.com/VC9p9VwKBO— Mwasi-Collectif (@MwasiCollectif) 26 mai 2017
On vous laisse aporecier a quel point cette "mobilisation" n'est pas du tout du tout raciste pic.twitter.com/daGzdzJliw— Mwasi-Collectif (@MwasiCollectif) 26 mai 2017
Mais pas du tout pic.twitter.com/S9qKsJfdcd— Mwasi-Collectif (@MwasiCollectif) 26 mai 2017
Et aussi comme ils sont pas du tout raciste, ils veulent mobiliser un autre pas du tout raciste Henry Lesquen pic.twitter.com/0gS37bPir7— Mwasi-Collectif (@MwasiCollectif) 26 mai 2017
Bon. Venant de personnes plus ou moins (mais surtout vachement beaucoup) proche des milieux d'extrême-droite, cela ne m'étonne pas. Même quand Wallerand de Saint-Just s'en mêle et parle de festival "interdit aux blancs". L'habitude de les voir hurler au racisme anti-blancs quoi...
Sauf que là, on est en train de vivre un mauvais remake de la polémique du Camp d'été décolonial. Petit rappel: deux militantes anti-racistes, Sihame Assbague et Fania Noël, organisent un événement sur l'antiracisme politique en non-mixité. Dans ce cas précis, il est noté que l’événement s'adresse aux "personnes subissant à titre personnel le racisme d'Etat", donc aux personnes noires, maghrébines, rroms. Et comme vous devez vous en rappeler, ben ça a fait une grosse polémique. La LICRA a dénoncé l'événement soit disant "interdit aux blancs" en s'amusant à parodier des tweets du Ku Klux Klan qui validerait la non-mixité du CED. Élégant et très malin (non).
Et devinez qui remet ça? La LICRA bien entendu!
Et là, tout part en freestyle:
Non mais là ça n'est juste plus possible (la token par excellence...)
Et le coup de trop:
Quand le mec du site Fdesouche remercie la LICRA et Anne Hidalgo de relayer "ses révélations". C'est dire le niveau qu'on a atteint. Des personnes prétendument de gauche qui relaie des infos (eronnées en plus) venant de l'extrême-droite. Les mêmes qui nous suppliait de faire les castors face à la montée de l'extrême-droite. Les mêmes que nous n'avons pas beaucoup entendu par rapport aux bars, salle de boxe ou boot camp "réservés aux blancs" qui sont des repères des identitaires (avec tout ce que ça implique)
Mettons les choses au clair, une bonne fois pour toutes!
Comme je l'ai expliqué dans ma vidéo, la non-mixité militante est un moyen de lutte et pas un but à atteindre. Beaucoup d'organisations anti-oppressions ont utilisé la non-mixité dans l'optique de l'auto-émancipation et de l'empowerment. Que ce soit pour des luttes féministes, pour des luttes anti-LGBTphobies mais également pour des luttes anti-racistes. Et contrairement à ce que la LICRA essaie de nous le faire croire, les luttes pour les droits civiques aux États-Unis se sont faites pour la plupart en non-mixité. C'est même quelque chose qui est tout à fait normal et compréhensible outre-Atlantique, ne vous en déplaise.
Revenons sur le festival afroféministe.
Ce serait bien malhonnête de dire qu'il est interdit aux blanc·he·s, quand on sait que le festival est organisé en plusieurs espaces, non-mixtes et mixtes:
Mais il est vrai que lorsqu'on ne fait pas l'effort de bien lire, qu'on réinterprète tout à tort et à travers et qu'on accorde du crédit à des personnes contre qui on lutte en semaine B (ou quand ils sont sur le point d'arriver au pouvoir, #CastorsDeLaRépublique), on peut éventuellement passer à côté de l'essentiel.@clair_aurelien @Damia_B Trouve moi la mention "interdit aux blancs" et on en reparle. pic.twitter.com/3tCjIyiD1x— Miss Elawan 🎸 (@3lawan) 28 mai 2017
Ce qui est drôle aussi, c'est ça (et je ne compte pas les tokens que tout offense ou rien n'offense selon l'opinion de la LICRA):
Que l'extrême-droite s'empare de ce sujet et s'enflamme c'est une chose (et on a l'habitude, mais les gars, le racisme anti-blancs n'existe pas!). Que des gens qui se prétendent de gauche reprennent leurs éléments de langage et leurs infos pour taper sur une initiative afroféministe, c'est très grave. Mais cela montre que ce ne sera pas sur elleux qu'on pourra compter pour être nos allié·e·s. D'ailleurs iels devraient regarder cette vidéo pour apprendre un peu comment être de bons allié·e·s.À ma connaissance, aucun arabe, aucun asiatique, aucun rrom n'est venu se plaindre par rapport à ça. Que des blanc.he.s!— Miss Elawan 🎸 (@3lawan) 28 mai 2017
Si vous avez encore des doutes sur la nécessité et l'utilité de la non-mixité en contexte militant ou dans le cadre d'espaces de parole, je vous invite à checker ces liens:
- La non-mixité, par Princ(ess)e LGBT
- Expliquez-moi l'intérêt de la non-mixité militante
- Femmes noires et travail, un workshop en non-mixité (j'y étais et sincèrement, ça m'a beaucoup aidé!)
Je vous invite aussi à lire cet article de Franck Durupt qui reprend la chronologie de la polémique liée à la tenue du festival NYANSAPO.
Et je vais terminer par une citation de Rosa Parks, que la LICRA a l'air de tellement apprécier:
"Les Blancs vous accuseront de causer le trouble quand tout ce que vous faites c'est d'agir comme des êtres humains normaux au lieu de ramper"
À bon entendeur...
C'est le Ramadan en ce moment, j'essaie de rester zen, bienveillante et patiente. Sauf que quand des gens déconnent de trop, c'est difficile de garder son calme...
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